Page:Scribe - Théâtre, 1.djvu/367

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Allons, je vois que tu es jaloux de ton fantôme, et que tu ne veux pas que tes amis en profitent. Voilà qui est mal… Mais il est impossible qu’on ne découvre pas ses traces, en cherchant bien.

(Il se dirige vers le paravent.)
GUSTAVE, l’arrêtant par le bras.

Frédéric !… au nom du ciel, daigne m’écouter !… et ne me condamne pas !… Je te jure que le hasard seul… le hasard le plus extraordinaire… le plus inconcevable… et que mon honneur… mon amitié…

BAPTISTE.

Oui, monsieur, ne vous y risquez pas… D’ailleurs, c’est inutile : voilà les premiers rayons du soleil, il aura disparu.

FRÉDÉRIC.

Eh ! qu’importe ? fût-ce le diable…

GUSTAVE, voulant le retenir.

Non ; je ne le souffrirai pas !

FRÉDÉRIC, se dégageant et se précipitant vers le paravent.

Il le faudra bien.


AIR final de l’Amant jaloux.
GUSTAVE.

Grands dieux !Eh bien !

FRÉDÉRIC, ouvrant le paravent et regardant.

Grands dieux !Eh bien !
Je ne vois rien.Eh bien !

BAPTISTE.

Parbleu ! il sera parti par où il était venu.

(Le fauteuil est vide, et sur un des bras on aperçoit seulement le petit fichu que portait Cécile.)