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Scène III.

GUSTAVE, CÉCILE.
(Gustave se penche sur son fauteuil pour découvrir d’où vient le bruit. Derrière lui, à droite, un des panneaux du pavillon près du fauteuil s’ouvre tout à coup, et l’on voit paraître Cécile en robe blanche très simple ; elle a les bras nus, et sur le cou un très petit fichu élégamment brodé ; elle tient un flambeau à la main et s’avance lentement. Le panneau se referme de lui-même. Arrivée à la table près de laquelle dort Baptiste, elle y pose son flambeau.)
GUSTAVE.

Qu’ai-je vu ?… Cécile !…

CÉCILE.

J’ai cru qu’ils me poursuivaient ; qu’ils voulaient encore me faire signer… Non, je ne veux plus, surtout s’il est là.

GUSTAVE.

Qui peut causer, pendant son sommeil, l’agitation effrayante où je la vois ?

CÉCILE, d’un air suppliant.

Mon père !… oui, vous avez raison… Cécile est bien malheureuse !… C’est fini… je suis mariée !… (Portant la main à sa tête comme pour sentir sa parure.) Oui, c’est moi qui suis la mariée, car les voilà tous qui viennent me complimenter. (D’un air aimable et gracieux, et comme leur répondant.) Merci, merci, mes amis ; oui, des vœux pour mon bonheur !… Ils ne me regardent plus… Si j’osais pleurer !

GUSTAVE.

Grands dieux !