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Si je pouvais, douce métamorphose,
Imiter tant de gens de bien,
Qui, comme moi, s’endorment n’étant rien,
Et qui s’éveillent quelque chose !…
… Quelque chose…

(Il s’endort.)

Scène II.

GUSTAVE, seul.

Encore quelques heures, et elle sera perdue pour moi !… Et je resterais demain au château !… Non ; le dessein en est pris, j’enverrai cette lettre à mon ancien colonel, à mon ami, et demain je partirai sans voir Cécile.


AIR : Tendres échos errans dans ces vallons.

Elle a trahi ses sermens et sa foi,
Et pour jamais il faut que je l’oublie.
J’avais juré de vivre sous sa loi ;
Eh bien ! j’irai mourir pour ma patrie.
Patrie, honneur ! pour qui j’arme mon bras,
Vous seuls au moins ne me trahirez pas.

Nouveaux sermens vont bientôt m’engager,
Et si je fus quitté par une belle,
Sous les drapeaux, où je cours me ranger,
La gloire au moins me restera fidèle.
Patrie, honneur ! pour qui j’arme mon bras,
Vous seuls, hélas ! ne me trahirez pas.


(Il se jette sur une chaise, à droite du spectateur.)
(On entend une ritournelle.)

Ciel !… qu’entends-je !… Quel est ce bruit ?