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CÉCILE.
Et il ne vous en coûtera pas beaucoup, monsieur, pour l’aimer.
GUSTAVE.
Pas plus qu’a vous, mademoiselle, pour aimer Frédéric ; car ce n’est point à l’ordre d’un père qu’il doit votre main ; c’est à vous, à vous seule. Vous l’aimez, il me l’a dit lui-même.
CÉCILE.
Comment, il vous l’a dit ?
GUSTAVE.
Oui, mademoiselle, il en est convenu. Vous l’aimez, vous l’adorez, du moins, maintenant : j’ignore combien de temps il pourra jouir de cet avantage.
CÉCILE, avec dépit.
Monsieur… (Se reprenant.) Eh bien ! oui, monsieur ; il vous a dit la vérité : je chéris l’époux que mon père m’a donné, que mon cœur a choisi ; et je ferai mon bonheur de lui appartenir. (À part.) On vient, ah ! tant mieux : car mes larmes trahiraient le trouble de mon cœur.