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LA SENTINELLE.

Comment, garde nationale ! Soldat du poste, vous voulez dire !

MADAME DE VERSAC.

Oui, monsieur, soldat du poste.

LA SENTINELLE.

Comment ! sans sabre ni giberne ? (Vivement, à part.) Et cet homme suspect dont parlait le caporal. (Haut.) Entrez vous expliquer.

MADAME DE VERSAC.

Ne vous fâchez pas, je reste… il n’y a que manière de prier.


Scène XII.

LAQUILLE, L’ÉVEILLÉ, endormis ;
LA SENTINELLE, dans le fond ;
madame DE VERSAC en habit de garde national.
MADAME DE VERSAC.

Ah ! mon Dieu, et ma femme de chambre… (Apercevant Laquille.) Ah ! il m’a fait une peur ! Non, il dort… Mais qui m’aurait dit que jamais !… aussi, conçoit-on rien à mon aventure !… Le perfide ! À minuit n’être pas rentré ! (Montrant une lettre.) et il arrive pour lui un rendez-vous, quand peut-être il est déjà à un autre ! Cette lettre que m’a donnée ma femme de chambre,… ce n’est pas bien à moi de l’avoir décachetée, c’est vrai ! mais enfin, pour qui me trahit-il ? pour une madame de Sénanges, la plus grande prude, ou plu-