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GUSTAVE.

Eh ! mademoiselle, est-ce donc une raison ?

CÉCILE.

Oui, sans doute, puisqu’il m’aime, il ne sera ni faux ni trompeur ; il ne se fera point un jeu de trahir ses sermens.

GUSTAVE.

Vous supposez alors qu’on ne sera avec lui ni perfide ni coquette. Je le désire, mademoiselle, et lui souhaite de trouver une fidélité que pour moi je n’ai jamais su rencontrer.

CÉCILE.

Que vous n’avez pas su rencontrer ?


AIR : Depuis long-temps j’aimais Adèle.

Mais Frédéric, vous l’ignorez peut-être,
De vous diffère trait pour trait.
Pour mieux vous le faire connaître,
Je puis vous tracer son portrait :
Il n’aime qu’une seule belle,
Il n’est défiant, ni jaloux,
Il est enfin tendre et fidèle,
Vous voyez qu’il n’a rien de vous.

GUSTAVE.
Même Air.

Ainsi que vous, je veux, mademoiselle,
Former un lien plus heureux,
Et désormais, aux pieds d’une autre belle,
Porter mon hommage et mes vœux.

(Avec un dépit très marqué ?)

Pour qu’à mon cœur rien ne vous retrace,
Exprès je veux même, entre nous,
Qu’elle soit sans attraits, sans grâce ;
Enfin, qu’elle n’ait rien de vous.