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FRÉDÉRIC, à Gustave.

Ah çà, décidément tu as la physionomie malheureuse ; on ne peut pas t’envisager !

DORMEUIL, balbutiant.

À coup sûr… L’honneur que nous recevons ; nous ne croyons pas… Et j’étais loin de m’attendre…

FRÉDÉRIC.

Allons, voilà le beau-père qui est comme Marie, et qui fait des phrases. Eh ! sans doute, vous ne l’attendiez pas ; puisqu’il ne voulait pas venir… il ne voulait pas rester.

DORMEUIL.

Qui nous procure donc l’avantage ?

FRÉDÉRIC.

Eh ! parbleu, c’est moi qui l’amène. Sans moi, il passait son chemin ; mais j’ai le coup d’œil si juste… À soixante pas… beau-père… je vous conterai cela. Ah çà, j’espère que tu va embrasser la mariée ?

DORMEUIL, l’arrêtant.

Non pas, non pas ; ce soir, après le contrat, nous nous embrasserons tous.

FRÉDÉRIC.

À la bonne heure ! parce que, vois-tu, les grands parens… l’étiquette… ; c’est le beau-père qui est le maître des cérémonies : moi, ça ne me regarde pas ; j’épouse, et voilà tout. Ma chère Cécile, je vous le recommande ; il ne connaît ici personne que vous ; et puisqu’il veut bien nous sacrifier sa journée… Allons,