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FRÉDÉRIC.

Mais j’ai idée que tu l’as connue à Paris, quand elle y habitait. C’est la fille d’un riche négociant, monsieur Dormeuil.

GUSTAVE.

Comment, Cécile Dormeuil ?

FRÉDÉRIC.

Oui, Cécile ; c’est elle-même.

GUSTAVE.

En effet ; je me rappelle l’avoir vue quelquefois. (Tirant son porte-feuille.) Tiens, voilà toute ta somme.

FRÉDÉRIC.

J’espère que cela ne te gêne pas. Eh bien ! qu’as-tu donc ?

GUSTAVE.

Rien, mon ami, rien du tout, je te jure. Mais je fais réflexion que la famille de ton beau-père est très nombreuse ; que tu as sans doute beaucoup de parens à loger.

FRÉDÉRIC.

Eh bien ! qu’importe ? n’es-tu pas mon ami ? ça vaut bien un cousin : d’ailleurs, il me faut un témoin, et je compte sur toi. Et puis, tu ne t’imagines pas comme ma femme, comme mon beau-père, comme tout ce monde-là m’aime. Présenté par moi, tu vas voir quel accueil on va te faire. Ils seront enchantés de te voir. Il n’y a pas jusqu’aux domestiques… Marie… holà ! quelqu’un : c’est que je suis le maître ici ; il faut bien qu’on obéisse… Marie !