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chement, je n’ai jamais eu de préférence marquée pour personne : c’est encore une des considérations qui ont déterminé le beau-père.


AIR des Maris ont tort.

Oui, depuis qu’existe le monde,
Chacun dispute à tout propos
Et sur la brune et sur la blonde,
Sur le Champagne et le Bordeaux.
À quoi bon toutes ces querelles,
Je n’ai jamais d’avis certains,
Et j’adore toutes les belles,
Comme je bois de tous les vins.

GUSTAVE.

Ma foi, mon cher, tu es heureux, et je te félicite de ton mariage.

FRÉDÉRIC.

Oh ! il n’est pas encore fait, et il y a bien des choses à dire. Tu sais que quelquefois je joue ?

GUSTAVE.

Quelquefois ! c’est-à-dire toujours.

FRÉDÉRIC.

Oui, par habitude, car je n’aime pas le jeu. L’hiver dernier, j’ai eu un bonheur admirable… près de soixante mille francs que j’ai gagnés. C’est dans ce moment-là que je me suis présenté au beau-père, qui m’a accepté ; mais j’étais si content de me marier, que j’ai joué encore par passe-temps ; car c’est toujours ma ressource quand j’ai de la joie ou du chagrin.

GUSTAVE.

Eh bien ?