Page:Scribe - Le Verre d'Eau ou les Effets et les Causes, 1860.djvu/85

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

MASH., à part. Ô ciel !

LA DUCH. A été assassiné !

MASH., avec indignation. Non, madame, il a été tué loyalement et l’épée à la main, par un gentilhomme, insulté dans son honneur !

LA DUCH. Eh bien ! si vous connaissez son meurtrier… il faut nous le livrer, vous me l’avez promis et nous avons juré de le poursuivre.

MASH. Ne poursuivez personne, madame, car c’est moi !…

LA DUCH. Vous Masham !

MASH. Moi-même.

LA DUCH., vivement, et lui mettant la main sur la bouche. Taisez-vous !… taisez-vous !… que tout le monde l’ignore ! Quelles clameurs ne s’élèveraient pas contre vous, attaché à la cour et à la maison de la reine !… (Vivement.) Il n’y a rien à vous reprocher… rien, j’en suis sûre… Tout s’est passé loyalement… vous me l’avez dit ; et qui vous voit, Masham, ne peut en douter… Mais la haine de nos ennemis et votre nomination d’officier aux gardes le jour même de ce combat… dont elle semble la récompense…

MASH. C’est vrai !

LA DUCH. Nous ne pourrions plus vous défendre.

MASH. Est-il possible !… un pareil intérêt !…

LA DUCH. Il n’y a qu’un moyen de vous sauver… Ce que vous désiriez tout-à-l’heure si ardemment : il faut partir pour l’armée…

MASH. Ah ! que je vous remercie !

LA DUCH., avec émotion. Pour peu de jours,