Page:Scribe - Le Verre d'Eau ou les Effets et les Causes, 1860.djvu/57

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Scène X.

BOLINGBROKE, LA DUCHESSE. Elle entre rêveuse. Bolingbroke s’approche et la salue respectueusement.

LA DUCH. Ah ! c’est vous, mylord… je cherchais cette jeune fille…

BOL. Oserais-je vous demander un moment d’audience ?

LA DUCH. Parlez… auriez-vous quelque indice, quelque renseignement sur le coupable que nous sommes chargés de poursuivre ?

BOL. Aucun encore !… et vous, madame ?

LA DUCH. Pas davantage…

BOL., à part. Tant mieux.

LA DUCH. Alors, que voulez-vous ?

BOL. D’abord m’acquitter de tout ce que je vous dois ! la reconnaissance m’en faisait un devoir ! Et devenu riche, par hasard, mon premier soin a été de faire remettre chez votre banquier un million de France, pour payer les deux cent mille livres, auxquelles vous aviez eu la confiance d’estimer mes dettes.

LA DUCH. Monsieur…

BOL. C’était beaucoup !… je n’en aurais pas donné cela, et pour bonnes raisons !… Par l’événement, et malgré vous, il se trouve que vous y aurez gagné trois cents pour cent… j’en suis ravi… vous voyez, comme vous me faisiez l’honneur de me le dire, que l’affaire n’est pas si désastreuse…

LA DUCH., souriant. Mais si vraiment… pour vous !

BOL. Non, madame ; vous m’avez appris que