ferrets en diamants d’une magnificence… c’est bien cela.
ABIG., les regardant. Ô ciel !… je sais qui ! Ces diamants ; je les reconnais ! Ils ont été achetés dans les magasins de maître Tomwood et vendus par moi, la semaine dernière…
BOL. À qui ?… parlez !
ABIG. Oh ! je ne puis ! je n’ose… À une bien grande dame, et je suis perdue si Arthur en est aimé.
BOL. Que vous importe ! s’il ne l’aime point, s’il ne s’en doute même pas ?
ABIG. Il le saura… je vais tout lui dire…
BOL., la tenant par la main. Non… si vous m’en croyez… il l’ignorera toujours !
ABIG. Pourquoi donc ?
BOL. Ma pauvre enfant !… vous ne connaissez pas les hommes ! Le plus modeste et le moins fat a tant de vanité ! Il est si flatteur ; de se savoir aimé d’une grande dame !… Et s’il est vrai que celle-là soit si redoutable…
ABIG. Plus que je ne peux vous le dire.
BOL. Et quelle est-elle donc ?
ABIG., montrant la duchesse qui entre par la galerie à droite. La voici !
BOL., vivement et lui prenant la lettre qu’elle tient. La duchesse !… (À Abigaïl qu’il renvoie.) Laissez-nous… laissez-nous.
ABIG. Elle m’avait dit de l’attendre…
BOL., la poussant par la porte à gauche. Eh bien ! c’est moi qu’elle trouvera !… (À part.) Ô fortune tu me devais cette revanche…