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ils étaient ministres, et qu’à leur tour ils faisaient attendre les autres.

LA REINE, vivement. Qui donc ?

THOMPSON. Sir Harley et M. de Saint-Jean.

LA REINE. Oh !… et ils sont partis ?

THOMPSON. Oui, madame…

LA REINE. Tant pis… je suis fâchée de ne pas les avoir revus… M. de Saint-Jean, surtout !… Quand il était au pouvoir… tout allait au mieux… mes matinées étaient moins longues… je ne m’ennuyais pas tant… et aujourd’hui, en l’absence de la duchesse, cela se rencontrait à merveille… c’était comme un fait exprès… un bon hasard. — J’aurais pu causer avec lui, et l’avoir renvoyé c’est d’une maladresse…

THOMPSON. Madame la duchesse me l’avait tant recommandé… règle générale : toutes les fois que M. de Saint-Jean se présentera…

LA REINE. Oh !… c’est la duchesse !… c’est différent ! Et M. de Saint-Jean n’a rien dit ?

THOMPSON. C’est lui qui venait d’écrire dans le salon d’attente, le papier que j’ai remis à Votre Majesté.

LA REINE, prenant vivement le papier sur la table. C’est bien. — — Laisse-moi.

(Thompson sort.)

LA REINE. (Lisant.) « Madame, Mes collègues et moi demandions audience à V. M. ! Eux pour affaires d’État, et moi pour jouir de la vue de ma souveraine, qui depuis si longtemps m’est interdite. » Pauvre sir Henri ! « Que