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hardie, et la nomination d’Abigaïl, bien douteuse encore !

ABIG. Ah ! S’il en est ainsi !… si cela dépend seulement de la duchesse, rassurez-vous !… j’ai quelque espoir !

MASH. Et lequel ?

ABIG. Je suis un peu sa parente.

BOL. Vous Abigaïl ?

ABIG. Eh ! oui vraiment… par mésalliance ! un cousin à elle, un Churchill s’était brouillé avec sa noble famille en épousant ma mère !

MASH. Est-il possible ?… parente de la duchesse !

ABIG. Parenté bien éloignée… et jamais je ne m’étais présentée devant elle ; parce qu’elle avait refusé autrefois de recevoir et de reconnaître ma mère… mais moi… pauvre fille… qui ne lui demanderai rien, que de ne pas me nuire… que de ne pas s’opposer aux bontés de la reine…

BOL. Ce n’est pas une raison… vous ne la connaissez pas… Mais cette fois du moins je puis vous servir, et je le ferai… dussé-je m’attirer sa haine !

ABIG. Ah ! que de bontés !

MASH. Comment les reconnaître jamais !

BOL. Par votre amitié.

ABIG. C’est bien peu !

BOL. C’est beaucoup !… pour moi homme d’état… qui n’y crois guère… (vivement) Je crois à la vôtre et j’y compte !… (Leur prenant la main.) Entre nous désormais… alliance offensive et défensive !

ABIG., souriant. Alliance redoutable !