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mais j’ai gardé à cette jeune fille… une amitié véritable, et voici la première fois que j’éprouve un regret… non d’avoir perdu ma fortune, mais de l’avoir si mal employée… je serais venu à votre aide… je vous aurais mariés… mais pour le présent des dettes, des créanciers qui sortent de dessous terre… et pour l’avenir pas même l’espérance… les biens de ma famille reviennent tous à Richard Bolingbroke, mon cousin, qui n’a pas envie de me les laisser… car, par malheur, il est jeune, et comme tous les sots il se porte à merveille… mais nous pourrions peut-être à la cour… chercher pour Abigaïl.

MASH. C’est ce que je disais… une place de demoiselle de compagnie, près de quelque grande dame qui ne soit ni impérieuse, ni hautaine.

BOL., secouant la tête. Ce n’est pas aisé à trouver.

MASH. J’avais pensé à la vieille duchesse de Northumberland, qui, dit-on, cherche une lectrice.

BOL. Cela vaut mieux… elle n’est qu’ennuyeuse à périr.

MASH. Et j’avais conseillé à Abigaïl de se présenter chez elle, ce matin ; mais l’idée seule de venir au palais de la reine la rendait toute tremblante.

BOL. N’importe… l’espoir de vous y trouver, elle y viendra… et tenez… tenez… monsieur l’officier des gardes, que vous disais-je ?… la voici.