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––––––––––Je meurs d’effroi.

(A Renaud.)

––––––––––N’avance pas,
––––––––––N’appelle pas,
––––––––––Ou, de son bras,
––––––––––Crains le trépas !
MARGUERITE, au fond, et derrière la porte de ta cave.
––––––––––Quelle imprudence !
––––––––––Je meurs d’effroi.
––––––––––Mais du silence,
––––––––––Et restons coi.
––––––––––N’avançons pas ;
––––––––––Mais sur son bras,
––––––––––Mais sur leurs pas,
––––––––––Veillons, hélas !

(Desgrieux présente toujours le pistolet à Renaud qui recule devant lui, jusqu’aux premières marches de la cave. Au moment où il y entre, Marguerite qui est derrière la porte la pousse, enferme Renaud et se trouve face à face avec Manon et Desgrieux étonnés.)


Scène IX.

MANON, DESGRIEUX, MARGUERITE, adossée contre la porte de la cave.
MARGUERITE, à Desgrieux et à Manon, qu’elle regarde en se croisant les bras.

C’est donc vous que je revois… aussi insensés et aussi malheureux que par le passé !

DESGRIEUX, vivement et montrant Manon.

Elle n’est pas coupable ! croyez-moi bien !

MARGUERITE.

Mais vous l’êtes tous les deux en ce moment envers M. Renaud, dont la vengeance sera implacable !… Sur sa seule déclaration, on vous condamnera sans vous entendre… il