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MANON.

Pas par là ! les antichambres sont remplies de domestiques de la maison, ou de laquais étrangers.

DESGRIEUX, l’entraînant vers la droite.

De ce côté alors…

MANON.

Nous tomberions au milieu d’un bal magnifique. Mais cette fenêtre par laquelle tu es monté…

DESGRIEUX.

Toi… y penses-tu ? dans ce moment, d’ailleurs, la pluie tombe par torrents, jamais je ne l’exposerai à une pareille tempête.

MANON.

Dans quelques instants cela sera passé… attendons.

DESGRIEUX.

Attendre… ici !…

MANON.

Nous le pouvons sans crainte ! personne… je te le jure, n’y pénétrera sans mon ordre… (Regardant Desgrieux qui s’appuie sur un fauteuil.) Ah mon Dieu ! qu’as-tu-donc ? comme tu es pâle… tu le soutiens à peine…

DESGRIEUX.

Ce n’est rien !… l’émotion… la fatigue…

MANON.

Le besoin, peut-être…

DESGRIEUX, se soutenant à peine.

C’est possible… car depuis hier…

MANON, vivement.

Tu n’as rien pris !…