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- Cueillir ces lilas si frais
- Que Mai vient de faire éclore…
- Du printemps qui nous invite
- Profilons et vite… et vite…
- Un jour voit fleurir, hélas !
- La jeunesse et les lilas !
- Tra la, la, la, la, la !
(Elle place des bouquets tout autour de la mansarde.)
Deuxième couplet.
- Plus doux que le musc et l’ambre,
- Ces lilas dans mon grenier
- Seront le seul mobilier
- Qui garnira notre chambre !
- Sa fraîcheur fait son mérite ;
- Profitons-en vite et vite !…
- Un jour voit passer, hélas !
- Le plaisir et les lilas !
- Tra la, la, la, la, la !
MARGUERITE.
Sortir de si grand matin pour cueillir des lilas ! quelle raison, je vous le demande ?
MANON.
Des raisons ? les oiseaux en ont-ils besoin, pour prendre l’air et s’aimer au soleil ?… Tu raisonnes trop, Marguerite…
MARGUERITE.
Et toi, pas assez. (Regardant autour d’elle.) Eh mais, où est donc le chevalier ?
MANON.
Il avait une idée !… un ami qu’il s’est rappelé et qui lui prêtera, dit-il, l’argent dont nous avons besoin.
MARGUERITE.
Ici, à Paris ?…
MANON.
Oui.