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OSCAR, sanglotant.
- Hélas !
GUSTAVE.
- Oui, quand je vois vos pleurs, je regrette la vie.
- Adieu, Suède ! adieu, gloire et patrie !
- J’espérais mieux mourir ! Mes amis, mes soldats,
- Entourez-moi ! Qu’au moins j’expire dans vos bras !
Ensemble.
LE CHŒUR.
- O crime ! ô parricide !
- Dans le sang du perfide
- Expions son forfait !
(Tous se mettant à genoux.)
- Dieu ! que ma voix supplie,
- Conserve à la pairie
- Le roi qu’elle adorait !
ANCKARSTRŒM.
- Oui, d’un bras intrépide.
- J’ai puni le perfide :
- Mon cœur est satisfait !
- Frappez !… avec la vie
- Qui va m’être ravie
- J’emporte mon secret.
OSCAR, à genoux.
- O mon maître ! ô mon roi !…
AMÉLIE, de même.
- Prenez pitié de lui ! Prenez pitié de moi !
(Les grenadiers qui portent Gustave sur leurs fusils croisés se mettent lentement en marche et se dirigent vers l’escalier de granit, précédés de domestiques qui tiennent des torches. — À droite Anckastrœm et les conjurés, sur lesquels des soldats ont dirigé la pointe de leurs baïonnettes. Gustave se soulève à peine, et de la main semble leur dire : Arrêtez ! — À gauche, Amélie, Oscar, les seigneurs de la cour, en habits de fête, et qui ont ôté leurs masques ; ils sont pâles, et la terreur