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AMÉLIE, montrant le papier.
- Oui, pour moi plus d’alarmes,
- Je vais quitter ces lieux ;
- Et malgré moi des larmes
- S’échappent de mes yeux.
(Regardant Gustave et serrant le papier.)
- Grâce au ciel, il s’éloigne, et je ne crains plus rien !
GUSTAVE.
- C’est mon dernier présent.
ANCKARSTRŒM, masqué, s’est approché de lui, ainsi que les autres conjurés.
- Et moi, voilà le mien !
(Il lui tire à bout portant un coup de pistolet ; au bruit de l’explosion, Oscar et toutes les personnes du bal accourent et reçoivent dans leurs bras le roi, qui chancelle et tombe.)
GUSTAVE.
- Ah ! je meurs !
AMÉLIE.
- Au secours !
TOUS.
- Trahison ! perfidie !
OSCAR, montrant le groupe des conjurés.
- L’on attaque le roi ! L’on en veut à sa vie !
(Tous les officiers et seigneurs de la cour ont tiré leurs épées ; les grenadiers et la garde du palais entourent les conjurés qui, réfugiés à l’extrémité à droite, cherchent à disparaître dans la foule. Oscar, apercevant Anckarstrœm masqué, qui vient d’arracher de son bras le ruban blanc, et qui veut se frayer un passage, s’attache à lui, et le saisit par la bras.)
- Le voilà ! Le voilà ! c’est lui, c’est l’assassin !
(Anckarstrœm, en se débattant pour lui échapper, laisse tomber à terre un pistolet.)
- Et la preuve du crime est encor dans sa main !
(Les soldats ont saisi Anckarstrœm et lui ont arraché son masque.)