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AMÉLIE, regardant autour d’elle avec crainte.

––––––––Je ne puis vous entendre ; ––––––––On pourrait nous surprendre, ––––––––Et je tremble d’effroi.

Ensemble.
AMÉLIE.

––––––––O mortelles alarmes ! ––––––––Laissez-moi, je le veux, ––––––––Ou le sang et les larmes. ––––––––Paîront ce jour affreux !

GUSTAVE.

––––––––Ah ! calme tes alarmes ! ––––––––Accueille dans ces lieux ––––––––Mes remords et mes larmes, ––––––––Et mes derniers adieux l

AMÉLIE.

––Non, partez ! Anckarstrœm dans ces lieux va se rendre.

GUSTAVE, avec égarement.

––Oui, partir… il le faut ; je l’ai dit, je le veux, ––Et ton époux et toi…

AMÉLIE.

––Et ton époux et toi… Dieu ! que viens-je d’entendre ?

GUSTAVE.

––Comblés de mes bienfaits, vous partirez tous deux ; ––Donne-lui cet écrit qui de toi me sépare ;

(Avec douleur.)

––Et je l’ai signé, moi ton amant !

(Se reprenant et avec force.)

––Et je l’ai signé, moi ton amant ! Non, ton roi ! ––Tous mes torts envers lui, ce moment les répare.

(Avec passion.)

––Sais-tu qu’il faut aimer pour renoncer à toi ?