Je ne puis vous entendre ; On pourrait nous surprendre, Et je tremble d’effroi.
O mortelles alarmes ! Laissez-moi, je le veux, Ou le sang et les larmes. Paîront ce jour affreux !
Ah ! calme tes alarmes ! Accueille dans ces lieux Mes remords et mes larmes, Et mes derniers adieux l
Non, partez ! Anckarstrœm dans ces lieux va se rendre.
Oui, partir… il le faut ; je l’ai dit, je le veux, Et ton époux et toi…
Dieu ! que viens-je d’entendre ?
Comblés de mes bienfaits, vous partirez tous deux ; Donne-lui cet écrit qui de toi me sépare ;
(Avec douleur.)
Et je l’ai signé, moi ton amant !
(Se reprenant et avec force.)
Non, ton roi ! Tous mes torts envers lui, ce moment les répare.
(Avec passion.)
Sais-tu qu’il faut aimer pour renoncer à toi ?