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WARTING.
––––C’est Anckarstrœm ! Ami, quelle nouvelle ?
ANCKARSTRŒM, ôtant son masque.
––Le roi ne parait pas, et l’on prétend qu’au bal
––Il ne doit pas venir.
DE HORN.
––Il ne doit pas venir. O contre-temps fatal !
WARTING, à Anckarstrœm.
––Qui vous l’a dit ?
ANCKARSTRŒM.
––Qui vous l’a dit ? Du roi le confident intime,
––Le premier chambellan : c’est par lui que j’ai su
––Qu’au moment de partir Gustave avait reçu,
––––––Ce soir, un avis anonyme
––Qui le prévient d’un piège, et dit-on, l’avertit
––Qu’on en veut à ses jours.
TOUS.
––Qu’on en veut à ses jours. O ciel !
DE HORN.
––Qu’on en veut à ses jours. O ciel ! On nous trahit !
WARTING, en colère.
––Le roi ne viendra pas ?
ANCKARSTRŒM.
––Le roi ne viendra pas ? Non. Au palais il reste
DE HORN.
––Je connaîtrai l’auteur de cet écrit funeste !
ANCKARSTRŒM, remettant son masque.
––––––Prenez garde, parlez plus bas,
–––––––L’on nous observe, je pense.
DE HORN.
––Qui donc ?
ANCKARSTRŒM, montrant un petit masque à gauche.
––Qui donc ? Ce domino qui de loin suit nos pas.

(Les conjurés se dispersent dans le bal ; Anckerstrœm veut aussi s’éloigner,