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ANCKARSTRŒM, DE HORN et WARTING, chacun d’eux à part.
––––––––Destin qui favorises
––––––––Les nobles entreprises,
––––––––Ne m’abandonne pas !
––––––––Toi qui sais mon offense,
––––––––Permets que la vengeance
––––––––Soit remise à mon bras !

Scène III.

Les mêmes ; Warting s’assied près de la table à droite et écrit les trois noms sur des papiers différents ; de Horn prend un vase de bronze qui est sur la cheminée et le place sur la table ; en ce moment entre AMÉLIE par la porte à droite.
ANCKARSTRŒM, se retournant et l’apercevant, va à elle et lui dit brusquement.
––––Que voulez-vous ? Qui vous amène ici ?
AMÉLIE, timidement.
––Sans votre ordre pardon d’oser entrer ainsi ;
––––––Un page du roi vous demande.
ANCKARSTRŒM, brusquement.
–––––––––Qui, moi ?… Qu’il attende !

(A Amélie.)

––––––Reste !

(A demi-voix.)

––––––Reste ! La justice de Dieu
––Ne t’a pas sans dessein envoyée en ce lieu !

(A part.)

––Je veux que la coupable elle-même choisisse
––Le bras vengeur qui doit immoler son complice !

(Bas aux deux conjurés et leur montrant Amélie.)

––Ne craignez rien ! Son cœur ignore nos secrets ;
––––Mais, soit amour, soit faiblesse vulgaire,