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(Malgré moi j’en rougis)

––––––––Sa voix émeut encore
––––––––Tous mes sens attendris.

(Détournant la tête.)

––––––Relève-toi, lu le verras.
AMÉLIE, avec joie.
––––Quoi ! je pourrais le presser dans mes bras !
Ensemble.
ANCKARSTRŒM.
––––––Pour elle ma pitié réclame ;
––––––Ce n’est point une faible femme
––––––Sur qui doit tomber mon courroux.
––––––Et pour me venger de son crime
––––––C’est une plus noble victime
––––––Qui doit expirer sous mes coups.
AMÉLIE.
––––––Pour moi dans le fond de son âme
––––––Je vois que la pitié réclame ;
––––––Enfin s’apaise son courroux !
––––––Mon Dieu ! pardonne-moi mon crime,
––––––Et fais que nulle autre victime,
––––––Hélas ! ne tombe sous ses coups !
ANCKARSTRŒM.
––On vient ! séchez vos pleurs ; je le veux, je l’ordonne !
––––A tous les yeux cachez votre pâleur !
––Relirez-vous ; qu’ici jamais nul ne soupçonne
––––––Votre honte et mon déshonneur !

(Il fait signe à Amélie de s’éloigner par la porte à droite ; en ce moment s’ouvrent tes portes du fond : paraissent de Horn et Warting.)