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venez-vous y chercher un défenseur sur votre blanc palefroi et avec un vieux ménestrel, comme les damoiselles d’autrefois ? Votre aventure demande-t-elle un chevalier, ou suffit-il d’un écuyer pour l’entreprendre ?

L’œil noir d’Hélène étincelait : elle garde un moment le silence, et, poussant un soupir, elle répondit : — Hélas ! ce n’est point à moi qu’il appartient d’avoir de la fierté : je viens, à travers les douleurs, la honte et les combats, demander une audience du monarque, implorer la grâce d’un père. Voilà, pour obtenir la faveur que je désire, une bague, gage de la reconnaissance du prince, et donnée à Fitz-James par le roi Jacques lui-même.

X.

Lewis regarde l’anneau avec respect et une espèce de frayeur. — Nos devoirs dit-il, nous sont prescrits par ce signe. Pardonnez, madame, si, méconnaissant votre rang sous le voile obscur qui le cache, je me suis rendu coupable par une indiscrétion téméraire. Aussitôt que le palais sera ouvert, j’informerai le roi que vous désirez le voir ; daignez venir vous reposer dans un appartement digne de vous, jusqu’à l’heure de l’audience. Des femmes vous serviront et obéiront à tous vos ordres ; permettez-moi de vous conduire.

Mais avant de le suivre Hélène voulut, avec toute la grâce et la libéralité des Douglas, que les soldats se partageassent sa bourse. Ils reçurent ce don avec reconnaissance : le seul Brent, confus et toujours brusque, repoussa l’or que lui offrait la main de la jeune fille.

— Pardonnez, dit-il, la fierté d’un Anglais, et oubliez surtout mon manque d’égards : la bourse vide est tout ce que je demande ; je la porterai attachée à ma toque, et peut-être, aux jours du danger, elle sera vue là où de plus brillans cimiers n’oseront se montrer.

Hélène ne put que remercier le soldat de sa grossière courtoisie.

XI.

Lorsque Hélène fut partie avec Lewis, Allan adressa une demande à John de Brent.

— Voilà ma jeune dame en sûreté, dit-il ; veuillez bien me permettre de voir mon maître : c’est moi qui suis son ménestrel, et lié à son sort depuis le berceau jusqu’à la tombe. Depuis le jour où mes ancêtres consacrèrent les accords de leur harpe à sa noble maison, aucun de leurs descendans, jusqu’à la dixième génération,