Page:Scott - Oeuvres de Walter Scott, trad Defauconpret, 1836.djvu/416

Cette page n’a pas encore été corrigée

toute bride ; le bruit devient plus distinct, et Fitz-James reconnaît quatre écuyers en costume de chasseurs : les deux premiers portent une lance, et les deux autres conduisent par les rênes un coursier tout sellé. Tous quatre pressent le galop de leurs montures, s’avancent vers Fitz-James, et contemplent d’un œil surpris cette arène sanglante :

— Point d’exclamations, leur dit le Saxon ; ne me questionnez pas : vous, Herbert et Luffness, mettez pied à terre, pansez les blessures de ce chevalier, déposez-le sur ce palefroi qui était destiné à porter un fardeau plus doux, et conduisez-le à Stirling ; je vais, vous y devancer pour prendre un coursier plus frais et des vêtemens convenables. Le soleil est déjà au milieu de sa course ; il faut que j’assiste ce soir aux jeux de l’arc : heureusement Bayard vole comme l’éclair. Devaux et Herries, suivez-moi.

CHANT CINQUIÈME. 423

XVIII.

— Approche, Bayard, approche. — Le coursier obéit en arrondissant sa crinière avec grace : le feu de son regard et le mouvement de ses oreilles expriment la joie que lui cause la voix de son maître. Fitz-James ne met ni le pied sur l’étrier ni la main sur le pommeau de la selle ; mais, saisissant la crinière, il se détache légèrement de la terre, et, appuyant son éperon sur les flancs de Bayard, aiguillonne son ardeur impétueuse.

Le coursier bondit sous son cavalier, et, rapide comme la flèche, s’élance avec lui dans la plaine. Ils traversèrent les flots du torrent, et gravirent la hauteur de Carhonie. Le chevalier ne ralentit point le galop de son cheval, et ses écuyers le suivaient à toute bride. Ils cotoient les rives du Teith, et défient la vitesse de ses vagues. Torre et Lendrick sont déjà dépassés ; Deanstown reste bien loin derrière eux ; les tours de Doune s’élèvent, et disparaissent derrière un taillis lointain. Blair-Drumont voit jaillir l’étincelle sous les pieds des chevaux ; ils volent comme le vent à travers Ochtertyre. Le sommet de l’antique Kier n’a brillé qu’un moment à leurs yeux. Ils se précipitent au milieu de tes ondes bourbeuses, ô sombre Forth ! et atteignent le rivage opposé après bien des efforts. Ils laissent à leur gauche les rochers de Craie Fortr, et bientôt le boulevard de la Calédonie, Stirling et ses noires tours, leur montrent le terme de leur voyage.

XIX.

Au milieu du sentier pierreux qui conduit au château,