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sement de tes forces ; mais ni l’intérêt de mon clan ni celui de mon Chef ne me feront départir des lois de l’honneur. T’attaquer dans l’état où tu te trouves serait une honte : l’étranger porte un titre sacré ; il ne doit jamais solliciter en vain un guide et du repos, des alimens et une place auprès du foyer. Repose-toi donc ici jusqu’à la pointe du jour : moi-même je te guiderai à travers les rochers, les bois et les guerriers qui te cherchent, jusqu’à la dernière limite du clan d’Alpine ; mais, arrivé au gué de Coilantogle, tu n’auras plus d’autre défenseur que ton épée.

— J’accepte ton offre généreuse avec la noble franchise qui te l’inspire.

— Hé bien, dors ! J’entends le cri du butor ; c’est le chant sauvage qui appelle le sommeil sur le lac.

Il dit, répand près du feu la bruyère odorante, étend son manteau, et les deux ennemis se couchent à côté l’un de l’autre comme deux frères. Ils dormirent jusqu’à l’instant où le premier rayon de l’aurore teignit de pourpre la montagne et le lac.

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