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dit sous les vieux arbres d’un bocage, et se crut au terme de ses périls et de ses travaux.

— De toutes mes imprudentes aventures, cet exploit sera la dernière : ai-je pu être assez insensé pour ne pas prévoir que cette ruche de frelons montagnards réunirait tous ses essaims aussitôt qu’elle saurait que les troupes du roi étaient rassemblées à Doune ?….. Tous les vassaux de Roderic me poursuivent comme des limiers... Ecoutons leurs cris et le signal de leurs sifflets... Si je m’avance plus loin dans ces déserts, je me livre moi-même à ires ennemis : restons couché ici jusqu’au crépuscule ; alors je pour-suivrai nia route dans les ténèbres.

XXIX.

Les ombres du soir s’abaissent lentement sur les bois dont elles enveloppent le feuillage d’une teinte plus sombre ; le hibou s’éveille ; le renard glapit dans la forêt ; la pâle lueur du crépuscule suffit pour guider les pas errans de Fitz-James, sans trahir de loin sa marche aux yeux vigilans de ses ennemis.

Il s’éloigne avec prudence, et, prètant une oreille attentive, gravit les rochers, et se glisse dans les broussailles.

L’impression glacée de l’air de la nuit n’était point tempérée dans ces montagnes par le solstice d’été ; chaque souffle de la bise engourdissait les membres humides du chevalier.

Seul, courant à chaque pas un danger nouveau, mourant de faim et de froid, il marcha long-temps dans des

CHANT QUATRIÈME. 409

sentiers inconnus, semés de précipices et embarrassés de ronces, jusqu’à ce qu’au détour d’un vaste rocher il se trouva vis-à-vis d’un feu de garde.

XXX.

Auprès de la flamme rouge des tisons se réchauffait un montagnard entouré de son plaid, il se leva tout à coup, l’épée à la main, en s’écriant :

— Saxon, quel est ton nom et ton dessein ? Arrête ! — Je suis un étranger.

— Que demandes-tu ?

— Quelques heures de sommeil et un guide, du feu et du pain : ma vie est en péril ; j’ai perdu ma route ; la bise a glacé tout mon corps.

— Es-tu ami de Roderic ?

— Non.

— Oserais-tu te déclarer son ennemi ?