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qui l’entend prononcer ! qu’il soit réduit à invoquer la mort, et que la mort soit sourde à ses vaux 1-

SUITE DE LA BALLADE.

Qu’il est doux, qu’il est doux d’habiter sous l’ombrage des bois, quoique les oiseaux gardent le silence ! Alix prépare le foyer du soir ; son amant apporte le bois de la forêt.

Urgan paraît : ce nain hideux se place devant lord Richard. Le chevalier fait ha signe de la croix, et se recommande à la protection du ciel.

— Je ne crains point ce signe redoutable, lui dit. le fantôme menaçant ; je ne le crains point quand il est fait par une main sanglante !

Mais Alix, remplie de courage, lui répond sans hésiter : — Si le sang souilla sa main, c’est le sang des bêtes fauves !

— .Non, non, femme intrépide, dit l’esprit : le sang qui rougit cette main profane, c’est le sang de tartine ! le sang d’Ethert-Brand !-

Alors Alix s’avance, et fait aussi le signe du salut ;

398 LA DAME DU LAC.

Si le sang rougit la main de Richard, dit-elle, ma main est sans tache !

Je te conjure, fantôme de l’enfer, au nom de celui que redoutent les démons, de nous apprendre d’où tu viens, et quel motif t’amène ici. —

XV.

CONCLUSION DE LA BALLADE.

Il est doux, il est doux d’habiter le royaume de la féerie, d’écouter les concerts des oiseaux enchantés, d’assister aux jeux brillans des esprits qui forment la cour de notre monarque et l’escortent à cheval !

Rien n’est resplendissant comme le pays des fées ; mais ce n’est qu’un faux éclat semblable à l’impuissant rayon que le soleil de décembre laisse tomber sur les neiges et les glaces.

— Notre forme, capricieuse et inconstante comme cette lumière des jours d’hiver, fait de nous tour à tour un chevalier, une dame et un nain hid