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LE NAIN NOIR

Isabelle pressa le pas de son cheval, et elle eut bientôt rejoint M. Ratcliffe qui l’attendait. — Eh bien, lui dit-il, avez-vous réussi ?

— Il m’a fait des promesses, répondit-elle ; mais comment pourra-t-il les accomplir ?

— Dieu soit loué ! s’écria Ratcliffe : ne doutez pas qu’il les accomplisse.

En ce moment un coup de sifflet se fit entendre. — C’est moi qu’il appelle, continua-t-il. Miss Vere, il faut que je vous quitte, et que vous retourniez seule au château ; votre intérêt l’exige. Ayez soin de ne pas refermer la porte du jardin.

Un second coup de sifflet, plus fort et plus prolongé, retentit de nouveau. — Adieu ! dit Ratcliffe, — et il partit au galop.

Miss Vere regagna le château avec toute la célérité possible, et n’oublia pas de laisser ouverte la porte du parc, comme Ratcliffe le lui avait recommandé ; puis, étant remontée dans son appartement, elle tira les verrous, et sonna pour avoir de la lumière.

Son père arriva quelques instants après. — Je suis venu plusieurs fois pour vous voir, ma chère enfant, lui dit-il : trouvant votre porte fermée, je craignais que vous ne fussiez indisposée ; mais j’ai pensé que vous désiriez être seule, et je n’ai pas voulu vous contrarier.

— Je vous remercie, mon père, mais permettez-moi de réclamer l’exécution de la promesse que vous m’avez faite. Souffrez que je jouisse en paix et dans la solitude des derniers moments de liberté qui m’appartiennent. — À minuit je serai prête à vous suivre.