Page:Scott - Nain noir. Les puritains d'Ecosse, trad. Defauconpret, Garnier, 1933.djvu/83

Cette page a été validée par deux contributeurs.
71
LE NAIN NOIR

belle ; elle serait même tombée à la renverse, si son père ne l’eût soutenue.

— Grand Dieu, elle en mourra ! s’écria Ellieslaw.

Il appela un domestique.

— Dites à M. Ratcliffe que je désire le voir sur-le-champ.

Pendant cet intervalle, le visage d’Isabelle se couvrit d’une pâleur mortelle. Enfin, levant les yeux au ciel : — Mon père, dit-elle, je consens à ce mariage.

— Non, mon enfant, ne parlez pas ainsi.

— J’ai consenti, mon père, répéta Isabelle.

— Que le ciel te bénisse donc, ma chère enfant !

— Mais ne consentirez-vous pas à voir sir Frédéric ?

— Je le verrai… dans la chapelle… à minuit.

Quand il fut parti, Isabelle se jeta à genoux et demanda au ciel la force dont elle avait besoin pour accomplir son sacrifice. — Pauvre Earnscliff, dit-elle ensuite, qui le consolera ?

Elle était dans cet état de désespoir quand elle entendit ouvrir la porte de sa chambre.