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LES PURITAINS D’ÉCOSSE

— Que personne ne sorte. — (Tels furent les premiers mots qu’il prononça.) — Eh bien, Bothwell, n’avez-vous pas entendu le boute-selle ?

— Il se disposait à rentrer au quartier, mon lieutenant, dit Holliday ; il vient de faire une mauvaise chute.

— Dans une dispute, sans doute ? — Bothwell, si vous négligez ainsi votre devoir, votre sang royal ne vous exemptera pas de punitions.

— Et en quoi ai-je négligé mon devoir ?

— Vous auriez dû être au quartier ; vous avez perdu une occasion d’or. Le carrosse de l’archevêque de Saint-André a été arrêté ce matin par une bande de whigs rebelles, qui l’ont assassiné près de sa ville épiscopale, dans la plaine de Magus-Moor. — (Tout le monde resta comme terrifié.) — Voici les signalements, et une proclamation par laquelle on promet mille marcs de récompense à quiconque arrêtera l’un des assassins.

— L’épreuve de mon homme et le commentaire ! dit Bothwell à Holliday. Je comprends maintenant ce qu’il voulait dire ! Pourquoi ne l’avons-nous pas arrêté ? — À cheval, Holliday ! — Cornette, un des assassins n’est-il pas un homme carré, vigoureux, nez en bec de faucon ?…

— Un moment, dit Grahame, j’ai leur signalement. — Haxton de Rathillet, grand, maigre, cheveux noirs…

— Ce n’est pas mon homme.

— John Balfour, dit Burley, cinq pieds huit pouces, nez aquilin, cheveux roux.

— C’est lui-même ! Louchant d’un œil ? s’écria Bothwell.

— Oui, et montant un cheval noir enlevé au primat assassiné.

— C’est cela même. Il était ici, il n’y a pas un quart d’heure.

De nouvelles informations achevèrent de les convaincre que l’étranger était réellement Balfour de Burley, chef de la bande d’assassins qui, dans leur zèle aveugle, venaient de tuer le primat d’Écosse.

— À cheval, mes amis ! à cheval ! s’écria Grahame ; à la poursuite de l’assassin ! Sa tête vaut son pesant d’or.