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Le Nain Noir

déjà longtemps qu’il est parti avec six cavaliers pour voir s’il ne pourra pas découvrir La trace des brigands.

— Suivons-le donc, reprit le premier, et soulevons tout le pays ; à mesure que nous avancerons, nous grossirons notre troupe, et alors nous marcherons contre les brigands du Cumberland. Pillons, brûlons, tuons ; les plus voisins souffriront les premiers.

— Chut ! taisez-vous, jeune étourdi, dit un vieillard ; vous ne savez ce, que vous dites. Quoi ! voudriez-vous allumer la guerre entre deux pays qui sont en paix ?

— Et à quoi bon nous retracer si souvent les exploits de nos pères, répliqua le jeune homme, si nous devons rester là et voir de sang-froid incendier les maisons de nos amis, sans lever le bras pour nous venger ? nos pères n’en agissaient pas ainsi ?

— Je ne dis pas du tout qu’il ne faille pas tirer vengeance de l’injure faite à Hobbie et à sa famille, le pauvre garçon ! mais, mon ami Simon, il faut, avant tout, avoir la loi pour nous dans ce temps-ci », dit le vieillard plus prudent.

« Et d’ailleurs, dit un autre vieillard, je ne crois pas qu’il existe maintenant un seul homme qui connaisse le moyen légal de donner suite à une querelle au delà de la frontière. Tam de Nhittram aurait pu seul nous le dire, mais il est mort dans le grand hiver.

— Oui, dit un troisième ; il était de la grande expédition qui se porta, jusqu’à Thirlevall, l’année après le combat de Philiphaugh.

— Bah ! » dit un autre de ces conseillers de discorde, « il n’est pas besoin d’être si savant pour cela. Il ne s’agit que de mettre une motte de tourbe enflammée au bout d’une pique, d’une fourche, ou d’une faux, puis de donner du cor, et de faire entendre le cri de guerre, et alors il est permis de suivre sa propriété en Angleterre et de la recouvrer de vive