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CHAPITRE VII

L’incendie.


Orgueilleux oiseau de la montagne, tes plumes seront arrachées…………………

Retourne dans ta demeure, désormais solitaire ; retournes-y, car la noirceur des cendres marquera l’endroit où elle était placée, aussi bien que les cris d’une mère au désespoir en voyant ses petits mourants de faim.

Thomas CAMPBELL.


La nuit continua d’être sombre et orageuse, mais le matin se leva comme rafraîchi par La pluie. Le Mucklestane-Moor, avec ses larges monticules d’un terrain stérile, entrecoupés de flaques d’eau marécageuses, semblait prendre un aspect riant sous l’influence d’un ciel serein, de même que la bonne humeur peut répandre un charme inexprimable sur la physionomie la plus ordinaire. La bruyère était très-touffue et richement fleurie. Les abeilles, que le solitaire avait ajoutées à son établissement rural, sorties alors de leurs ruches, voltigeaient aux environs et remplissaient l’air des murmures de leur industrie. Lorsque le vieillard sortit de sa petite hutte, ses deux chèvres vinrent au devant de lui, et lui léchèrent les mains en reconnaissance des herbages qu’il leur fournissait de son jardin.

« Chez vous du moins, dit-il, chez vous il n’y a point de différence de conformation qui puisse altérer vos sentiments de gratitude envers votre bienfaiteur. Pour vous, le corps le mieux proportionné que jamais