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Introduction

tenue, était exactement le pendant de la comparaison que fait Falstaff « d’une belle maison bâtie sur le terrain d’autrui », en sorte que le pauvre Davie aurait, bien pu perdre son édifice pour l’avoir élevé sur une propriété qui n’était pas la sienne. Mais sir James n’eut pas même l’idée d’en exiger la confiscation, et sanctionna au contraire cet empiétement sans conséquence.

La description de la personne d’Elshender de Mucklestane-Moor a été généralement regardée comme un portrait assez exact et nullement exagéré de Davie de Manor-Water. Sa taille n’était pas tout à fait de trois pieds et demi, puisqu’il pouvait se tenir debout à la porte de sa demeure qui avait justement cette hauteur. Les détails suivants relatifs à sa personne et à son caractère sont extraits des Scots Magazines pour 1817, et il est à présent connu qu’ils ont été fournis par le savant sir Robert Chambers d’Edimbourg, qui a recueilli avec beaucoup de talent les traditions de la Bonne-Ville, et qui a publié d’autres ouvrages dans, lesquels il a grandement et agréablement ajouté à nos connaissances en antiquités populaires. Il est originaire du même district que Davie Ritchie, et par conséquent a pu mieux qu’un autre rassembler diverses anecdotes sur son compte.

« Son crâne, dit l’auteur, qui avait une forme oblongue, et un peu hors de proportion, était tellement fort qu’il pouvait enfoncer le panneau d’une porte ou le fond d’un baril. Son rire était, dit-on, horrible, et sa voix de hibou, aiguë, dure et discordante, correspondait fort bien à ses autres singularités.

 » Son costume n’avait rien de bien extraordinaire. Il portait habituellement un chapeau à bords rabattus lorsqu’il sortait, et quand il était chez lui, un capuchon ou bonnet de nuit. Il n’avait point de souliers, parce qu’il n’aurait pu en adapter à ses pieds,