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Le Nain Noir

surtout quand elle saura que c’est à vous qu’elle le doit, et bien plus encore si vous venez en prendre votre part, car je m’imagine que vous êtes seul maintenant à la vieille tour, et que toute votre famille est allée à cet ennuyeux Edimbourg. Je m’étonne quel plaisir ils peuvent trouver au milieu de tous ces rangs de maisons en pierres couvertes d’ardoises, tandis qu’ils pourraient vivre si agréablement au milieu de leurs vertes collines

— Mon éducation, ainsi que celle de mes sœurs, a retenu ma mère à Edimbourg pendant plusieurs années, dit Earnscliff ; mais je vous assure que mon intention est de réparer le temps perdu.

— Et vous restaurerez un peu la vieille tour, dit Hobbie, et vous vivrez en bon et agréable voisin avec les vieux amis de la famille, comme il convient au laird d’Earnscliff. Je puis vous dire que ma mère..., ma grand’mère, dis-je, mais depuis que nous avons perdu notre mère, nous l’appelons tantôt d’une manière, tantôt de l’autre ; mais enfin elle pense qu’elle est votre parente peu éloignée.

— Cela est vrai, Hobbie, répliqua Earnscliff, et demain je viendrai dîner à Heugh-Foot, avec grand plaisir.

— Eh bien ! à la bonne heure, dit Hobbie. Nous sommes d’anciens voisins, si nous ne sommes pas parents, et ma bonne mère a grande envie de vous voir. Elle jase si souvent au sujet de votre père qui a été tué il y a longtemps.

— Chut, chut, Hobbie ! ne me parlez plus d’un événement si malheureux, et ne me rappelez pas ce que je voudrais tant oublier !

— Je n’en sais rien ! répliqua Hobbie ; si cela fût arrivé chez nous, nous en aurions conservé le souvenir pendant longtemps, et jusqu’à ce que nous eussions obtenu quelque dédommagement ; mais vous savez mieux que personne ce que vous avez à faire, vous autres lairds. J’ai ouï dire que ce fut l’ami d’Ellislaw qui le frappa, après que le laird lui-même eut saisi son épée.