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Le Miroir de ma Tante Marguerite

Bothwell et milady Forester. Si je n’avais pas le pouvoir de les distinguer de la classe que leur costume indique, il y aurait peu de probabilité que je pusse leur donner les renseignements qu’elles sont venues chercher.

— Je comprends facilement, lui répondit lady Forester.

— Pardonnez ma hardiesse d’interrompre Votre Seigneurie ; vous vouliez sans doute me dire que j’avais appris vos noms par votre domestique : cette pensée serait contraire à la vérité ; elle ferait injure à sa fidélité, et permettez-moi d’ajouter, au talent de votre humble serviteur, Battisto d’Amiotti.

— Je n’ai l’intention de faire ni l’un ni l’autre, monsieur », répondit lady Bothwell en s’efforçant de garder son air calme, quoiqu’elle fût cependant assez surprise ; « mais la position dans laquelle je suis est toute nouvelle pour moi ; si vous nous connaissez, monsieur, vous devez savoir quel désir nous amène ici.

— Le désir de connaître le sort d’un Écossais distingué, qui est en ce moment, ou qui était encore il y a quelque temps sur le continent, répliqua le docteur. Il s’appelle le chevalier Philippe Forester ; il a l’honneur d’être le mari de cette dame, et, avec la permission de Vos Seigneuries, j’ajouterai qu’il a le malheur de ne pas apprécier comme il le devrait cet insigne avantage. »

« Lady Forester soupira, et lady Bothwell répondit :

« Puisque vous connaissez mes intentions, la seule question qui me reste à vous faire est de savoir si vous avez le pouvoir de calmer l’inquiétude de ma sœur.

— Je l’ai, madame ; mais j’ai aussi une autre question à vous faire. Auriez-vous le courage de voir de vos propres yeux ce que le chevalier Philippe Forester fait dans ce moment ? ou voulez-vous vous en rapporter à mon témoignage ?