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SECONDE PARTIE


La fatalité nous entraîne.
ANONYME.


« Comme on ne recevait point de nouvelles de sir Philippe directement ni indirectement, elle éprouvait une espèce de consolation en songeant à cette même insouciance qui lui causait tant de peine. « Il est si étourdi, disait-elle cent fois par jour à sa sœur ; il n’écrit jamais lorsque tout va bien, c’est son habitude ; si quelque chose d’extraordinaire lui était arrivé, il nous l’aurait bien certainement appris. »

« Lady Bothwell écoutait sa sœur sans chercher à la consoler ; elle pensait probablement que même les plus mauvaises nouvelles de Flandre pourraient offrir quelque genre de consolation, et que la douairière lady Forester, si le hasard le voulait, pourrait jouir d’un bonheur inconnu à la femme du plus beau et du plus brillant chevalier d’Écosse. Cette conviction ne faisait qu’accroître de jour en jour, surtout depuis qu’on avait appris du quartier général que sir Philippe n’était plus avec l’armée, soit qu’il eût été tué, ou fait prisonnier à une des escarmouches dans lesquelles il aimait à se montrer, ou bien soit que,