Page:Scott - Le nain noir, Le miroir de ma tante Marguerite, trad Montémont, 1916.djvu/145

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
143
Miss Vère rendue à son père

« Le voilà ! dit Mareschal ; sur mon âme, c’est un brave et aimable garçon ; et néanmoins, j’aimerais à échanger une botte ou deux avec lui sur Le vert gazon. J’étais regardé au collège comme à peu près de sa force au fleuret, et je serais bien aise de m’essayer avec lui à l’épée.

— Suivant moi, répondit sir Frédéric Langley, nous avons mal fait de le laisser passer, lui et les hommes qui l’accompagnaient, sans nous emparer de leurs armes ; car les Whigs pourraient bien former un parti, sous la conduite d’un jeune homme plein d’ardeur comme celui-là.

— Fi donc, sir Frédéric ! s’écria Mareschal ; pensez-vous qu’Ellieslaw aurait pu, en honneur, souffrir qu’il fût fait aucune violence à Earnscliff, lorsqu’il n’était entré sur ses terres que pour lui ramener sa fille ? Et, en supposant qu’il eût été de votre opinion, pensez-vous que le reste de ces messieurs et moi nous nous fussions déshonorés en nous prêtant à une pareille action ? Non, non ; égalité d’avantages et la vieille Écosse pour toujours ! Lorsque l’épée sera tirée, je serai aussi disposé à m’en servir que qui que ce soit ; mais tant qu’elle est dans le fourreau, conduisons-nous en gentilshommes et en bons voisins. »

Peu après ce colloque ils arrivèrent au château, où Ellieslaw était entré depuis quelques minutes, et les attendait dans la salle.

« Comment se trouve miss Vère ? Avez-vous appris la cause de son enlèvement ? » demanda vivement Mareschal.

« Elle s’est retirée dans son appartement, extrêmement fatiguée, répondit Ellieslaw, et je ne puis pas m’attendre à avoir d’elle beaucoup de renseignements sur son aventure, jusqu’à ce que son esprit soit un peu plus calme. Nous n’en sommes pas moins reconnaissants envers vous et mes autres amis, monsieur Mareschal, de l’intérêt que vous