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Le Nain Noir

fisent pas pour ma justification, je serai charmé, très-charmé, de repousser l’accusation, comme il convient à un homme à qui l’honneur est plus cher que la vie.

— Et je lui servirai de second, dit Simon de Hackburn, et je me battrai contre deux d’entre vous, quels qu’ils soient, nobles ou roturiers, lairds ou paysans, c’est tout un pour Simon.

— Quel est ce bourru ? dit sir Frédéric Langley, et qu’a-t-il à voir aux querelles de gentilshommes ?

— Je suis un garçon du haut Teviot, dit Simon ; et je me querelle avec qui il me plaît, hors le roi et le laird sous lequel je vis.

— Allons, dit Mareschal, n’ayons pas de disputes. Monsieur Earnscliff, quoique nous ne pensions pas de la même manière sur quelques points, je me flatte néanmoins que nous pouvons être antagonistes, ou même ennemis, si la fortune le veut ainsi, sans perdre néanmoins les égards que nous devons à la naissance, à l’égalité d’avantages, et à nous-mêmes l’un envers l’autre. Je vous crois tout aussi innocent dans cette affaire que je le suis moi-même, et je vous garantis que mon cousin Ellieslaw, aussitôt que l’état d’inquiétude qui accompagne ces événements inattendus lui aura laissé sa liberté d’esprit et de réflexion, saura reconnaître dignement l’important service que vous lui avez rendu aujourd’hui.

— Le plaisir d’avoir été utile à votre cousin est par lui-même une récompense suffisante. Bonsoir, messieurs, continua Earnscliff ; je vois que la majeure partie de votre troupe est déjà en marche pour Ellieslaw. »

Alors, saluant Mareschal avec politesse, et les autres avec indifférence, Earnscliff tourna la bride de son cheval, et se mit en route pour Heugh-Foot, afin de concerter avec Hobbie les mesures à prendre pour continuer les recherches de sa fiancée, dont il ignorait encore le retour dans sa famille.