Page:Scott - Le nain noir, Le miroir de ma tante Marguerite, trad Montémont, 1916.djvu/109

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
107
Visite à Westburnflat

mons la vieille fille du diable comme si nous voulions griller sa peau pour en faire du lard. »

Tous applaudirent à cette proposition, et se mirent aussitôt à l’ouvrage, les uns avec leurs sabres, les autres avec leurs couteaux, coupant des touffes d’aune et des buissons d’aubépine qui croissaient sur les bords du ruisseau, et dont quelques-uns étaient assez vieux et assez secs pour cet objet, tandis que d’autres se mirent à les rassembler en grand tas, aussi près que possible de la grille de fer. On se procura bientôt du feu avec un fusil, et Hobbie s’avançait déjà vers le bûcher avec un tison enflammé, lorsque la figure brutale du voleur et le bout d’un mousqueton se montrèrent en partie à une meurtrière qui flanquait l’entrée.

« Grand merci », dit-il d’un ton moqueur, « pour avoir rassemblé une aussi grande provision propre à nous servir pendant l’hiver ; mais, si vous avancez un pas de plus avec ce tison, aucun ne vous aura coûté plus cher dans toute votre vie.

— C’est ce que nous allons voir », dit Hobbie, avançant intrépidement avec sa torche.

Le maraudeur tira sur lui ; mais, fort heureusement pour notre brave ami, le coup ne partit point ; tandis qu’Earnscliff, tirant en même temps, en visant à l’étroite ouverture, et à la faible marque que lui fournissait la figure du voleur, effleura le côté de sa tête, avec une balle. Il parut qu’il avait compté sur le poste auquel il s’était placé, comme présentant plus de sûreté, car il n’eut pas plutôt senti la blessure, quoique, très-légère, qu’il demanda à parlementer, et à savoir pourquoi on venait ainsi attaquer un honnête homme, un homme, paisible, et répandre son sang d’une manière aussi illégale.

« Nous voulons, dit Earnscliff, que votre prisonnière nous soit rendue saine et sauve.

— Et quel intérêt prenez-vous à elle ? demanda le maraudeur.