virent passer le bras d’une femme agitant un mouchoir, comme une espèce de signal de détresse. Hobbie se sentit presque tout hors de lui de joie et d’impatience.
« C’est la main et le bras de Grâce, dit-il ; je les reconnaîtrais entre mille ; il n’y en a pas de semblables de ce côté-ci des Lowdens. Nous la délivrerons, mes amis, dussions-nous démolir la tour de Westburnflat, pierre par pierre. »
Earnscliff, bien qu’il doutât qu’il fût possible à un amant de reconnaître à une aussi grande distance le bras de sa belle, ne voulut cependant rien dire qui pût diminuer les vives espérances de son ami ; et l’on résolut de sommer la garnison.
Les cris de la troupe et les sons d’un ou deux cors amenèrent enfin, à une des meurtrières qui flanquaient l’entrée, le visage farouche d’une vieille femme.
« C’est la mère du brigand, dit un des Elliot ; elle est dix fois plus méchante que lui, et coupable d’une grande partie du mal qu’il fait dans le pays.
— Qui êtes-vous ? Que demandez-vous ici ? » telles furent les questions de la respectable matrone.
« William Graeme de Westburnflat, répondit Earnscliff.
— Il n’est pas ici, dit la vieille dame.
— Quand en est-il parti ? poursuivit Earnscliff.
— Je ne saurais vous le dire, répondit la portière.
— Quand reviendra-t-il ? » demanda Hobbie Elliot.
— Je n’en sais rien du tout », répondit l’inexorable gardienne de la forteresse.
— Y a-t-il quelqu’un dans la tour avec vous ? demanda Earnscliff.
— Personne que moi et des chats.
— Eh bien ! ouvrez la porte et laissez-nous entrer, dit Earnscliff ; je suis juge de paix, et à la rechercha de renseignements au sujet d’un crime de félonie.
— Que le diable soit aux doigts de ceux qui tire-