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rendre au château, car Richard songe sérieusement à punir certains membres subalternes de cette conspiration, bien qu’il ait fait grâce au plus grand coupable.

D’après les informations judiciaires qui eurent lieu en cette occasion et qui sont rapportées dans le manuscrit de Wardour, il paraît que Maurice de Bracy passa la mer et entra au service de Philippe de France, tandis que Philippe de Malvoisin et son frère Albert, précepteur de Templestowe, furent exécutés, quoique Waldemar Fitzurze, l’âme de la conspiration, eût seulement été banni, et que le prince Jean, au profit de qui elle était faite, n’eût pas même reçu un reproche de son frère. Personne cependant ne plaignit le sort des deux Malvoisin, qui ne firent que subir une mort qu’ils avaient bien méritée par une foule d’actes de déloyauté, de cruauté et d’oppression.

Peu de temps après le combat de Templestowe, Cédric le Saxon fut appelé à la cour de Richard, qui alors était à York, occupé à pacifier les provinces que l’ambition de son frère avait troublées.

Cédric fit d’abord quelques objections à cet ordre ; cependant il ne tarda pas à y obéir. Dans le fait, le retour de Richard avait détruit tout espoir de restauration de la dynastie saxonne en Angleterre ; car, quelques forces que les Saxons eussent pu réunir en cas de guerre civile, il était évident que rien ne pouvait être entrepris sous la domination incontestée de Richard, populaire comme il l’était devenu par ses grandes qualités personnelles et par sa renommée militaire, quoiqu’il tînt les rênes du gouvernement avec une sorte d’insouciance qui tendait tantôt à l’indulgence et tantôt au despotisme. D’ailleurs, Cédric avait reconnu, bien à regret, que son projet de cimenter entre les Saxons une union parfaite, par le mariage de Rowena et d’Athelsthane, était absolument renversé par le refus mutuel des deux parties.

C’était là un événement que, dans son zèle pour la cause