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IVANHOÉ.

la porte d’un petit oratoire contigu à la chapelle. Il était de huit pieds carrés environ, pratiqué, ainsi que la chapelle, dans l’épaisseur de la muraille. L’espèce de meurtrière qui éclairait cet oratoire, et qui, extérieurement fort étroite, et s’élargissant considérablement à l’intérieur, recevait en ce moment les rayons du soleil couchant, laissait voir une femme d’un extérieur très distingué, dont la figure conservait encore les restes remarquables d’une beauté majestueuse. Sa longue robe de deuil et sa guimpe flottante de crêpe noir rehaussaient la blancheur de sa peau et la beauté de ses tresses blondes que le temps avait respectées ; sa figure exprimait la plus profonde tristesse et une pieuse résignation. Devant elle, sur une table de pierre, était placé un crucifix d’ivoire, près duquel était posé un missel dont les pages étaient richement enluminées, et qui se fermait avec des agrafes d’or.

— Noble Édith, lui dit Cédric après avoir gardé le silence pendant un instant, comme pour donner à Richard et à Wilfrid le temps de contempler la châtelaine, ce sont de dignes étrangers qui viennent prendre part à tes chagrins ; et celui-ci, ajouta-t-il, est le vaillant chevalier qui a combattu avec tant de bravoure pour la délivrance de celui que nous pleurons aujourd’hui.

— Sa bravoure mérite mes remerciements, répondit la dame, bien que ce soit la volonté du Ciel qu’elle n’ait pu être utile à ma maison. Je le remercie aussi, de même que son compagnon, de la courtoisie qui les a conduits ici près de la veuve d’Adeling, de la mère d’Athelsthane, dans cette heure de tristesse et de lamentations. Je les confie à vos soins, mon digne parent, certaine qu’ils ne manqueront pas de l’hospitalité que ces tristes murs peuvent encore leur offrir.

Les deux chevaliers s’inclinèrent profondément devant la mère éplorée, et se retirèrent avec leur guide.

Un autre escalier tournant les conduisit à une salle de même grandeur que celle où ils avaient été reçus d’abord,