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IVANHOÉ.

refrain, pendant que le chevalier au cadenas récitait les couplets.

Voici les paroles de la chansonnette :

le chevalier

Anna-Marie, mon amour, le soleil est levé. Anna-Marie, mon amour, le matin commence, le brouillard se dissipe et les oiseaux chantent. Anna-Marie, mon amour, la matinée commence ; le chasseur tire de son cor des sons joyeux que répètent les échos de nos bois et de nos montagnes. Voici l’heure de se lever, Anna-Marie, mon amour.

wamba

Ô Tybalt, mon amour, ne m’éveille pas encore, tandis qu’autour de ma couche si douce, des songes plus doux voltigent, qui sont les joies de la vie auprès de ces visions du sommeil, ô Tybalt, mon amour ! Que les oiseaux saluent de leurs chants le soleil qui perce les brouillards ; que le chasseur fasse résonner sur la colline les sons aigus du cor, des sons plus doux, de plus doux plaisirs animent mon sommeil. Mais ne crois pas que je rêve de toi, ô Tybalt, mon amour !

— Voilà une chanson charmante ! s’écria Wamba, aussitôt qu’ils eurent fini le dernier couplet, et je jure par ma marotte que la morale en est jolie. J’avais coutume de la chanter avec Gurth, qui était mon compagnon de plaisirs avant que, par la grâce de Dieu et de notre maître, il fût devenu rien de moins qu’un homme libre. Un jour, on nous donna du bâton pour nous être tellement laissé aller au charme de cet air, que nous étions restés au lit deux heures après le lever du soleil. Rien qu’en y songeant, les os me font encore mal. Néanmoins, j’ai chanté la partie d’Anna-Marie pour vous être agréable, sire chevalier.

Le bouffon entonna ensuite un autre lai, une sorte de chanson comique, dans laquelle le chevalier, reprenant l’air, répondait en accompagnant Wamba.

le chevalier et wamba

Trois joyeux compagnons sont arrivés du sud, de l’ouest et du