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IVANHOÉ.

une longue galerie, et, par deux portes battantes placées à l’extrémité, ils entrèrent dans la grande salle où le grand maître avait pour l’occasion établi sa cour de justice.

La partie basse de ce vaste appartement était remplie d’écuyers et de yeomen qui firent place, non sans difficulté, à Rébecca, accompagnée du précepteur et de Montfichet, et suivie de la garde des hallebardiers ; et elle marcha droit à la place qui lui était réservée.

Comme elle passait à travers la foule les bras croisés et la tête penchée, un chiffon de papier fut glissé dans sa main ; elle le reçut presque sans s’en apercevoir, et elle continua de le tenir sans en examiner le contenu. La certitude qu’elle possédait quelques amis dans cette assemblée auguste lui donna le courage de regarder autour d’elle et d’examiner les personnes parmi lesquelles elle avait été conduite. Elle porta donc ses regards sur la scène que nous allons tâcher de décrire dans le chapitre suivant.

XXXVII

Le tribunal érigé pour le jugement de l’innocente et malheureuse Rébecca occupait le dais ou la partie élevée de l’extrémité supérieure de la grande salle, espèce de plate-forme que nous avons déjà décrite, comme la place d’honneur réservée aux habitants ou aux convives les plus distingués d’un château du temps de Richard.

Sur un siége élevé, directement en face de l’accusée, était assis le grand maître du Temple, couvert de son grand manteau blanc et tenant à la main le bâton mystique où était gravé le symbole de l’ordre. À ses pieds se trouvait une table occupée par deux écrivains, chapelains de l’ordre,