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IVANHOÉ.

où l’on pourrait me recevoir ? Ou bien ne pourrait-on me transporter jusqu’à Burton, où je suis sûr de trouver l’hospitalité chez Waltheof, abbé de Saint-Withold, dont je suis le parent ?

— Le plus misérable abri, s’écria Rébecca avec un sourire mélancolique, serait indubitablement plus convenable pour vous que la demeure d’un juif méprisé. Cependant, messire chevalier, à moins que vous ne vouliez congédier votre médecin, vous ne pouvez changer de logement. Notre peuple, vous le savez, sait guérir les blessures, bien que ne les infligeant pas ; et, dans notre famille surtout, il y a des secrets qui nous ont été transmis depuis les jours de Salomon, et dont vous ressentez déjà les heureux effets. Aucun Nazaréen, je vous en demande pardon, sire chevalier, aucun médecin chrétien, entre les quatre mers de la Bretagne, ne pourrait vous mettre à même de revêtir votre corselet d’ici à un mois.

— Et combien de temps te faut-il, à toi, pour me mettre en état de le porter ? demanda Ivanhoé d’un ton d’impatience.

— Huit jours, si vous daignez être patient et vous conformer à mes instructions, répliqua Rébecca.

— Par Notre-Dame ! s’écria Wilfrid (et qu’elle me pardonne de la nommer en ce lieu), ce n’est pas le moment pour moi, ni pour aucun vrai chevalier, d’être alité ! Et, si tu accomplis ta promesse, jeune fille, je te donnerai mon casque plein de couronnes, de quelque manière que je les obtienne.

— J’accomplirai ma promesse, répondit Rébecca, et, le huitième jour, tu endosseras ton armure, si tu veux seulement m’accorder une grâce, au lieu de l’argent que tu me promets.

— Si c’est en mon pouvoir, et si c’est une chose qu’un chevalier, un vrai chrétien, puisse accorder à une personne de ta religion, répondit Ivanhoé, je t’accorderai cette grâce avec plaisir et reconnaissance.