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LES PROGRÈS DE LA CULTURE DES FLEURS

ET LEUR IMPORTANCE

POUR LES THÉORIES TRANSFORMISTES



Lorsque la foule se presse dans les expositions horticoles, elle est frappée surtout par la splendeur éclatante des coloris, par la riche variété des formes, par l’étrangeté des transformations subies par le végétal sous l’influence de l’art de l’éleveur ; elle est cependant bien souvent incapable d’apprécier la valeur véritable de toutes les merveilles qui s’offrent à ses regards. Un philosophe qui aurait une connaissance approfondie des choses de la nature, trouverait pourtant, dans une visite à une pareille exhibition, matière à des réflexions d’une haute portée, et les conclusions découlant de son examen mériteraient d’être connues du grand public et de tous ceux qui pensent.

Malheureusement le philosophe se donne rarement la peine d’acquérir les connaissances d’un spécialiste, et le spécialiste se soucie en général fort peu d’idées générales, de sorte que tous ceux qui désirent comprendre restent dans l’ignorance ; essayons, malgré la difficulté du sujet, de les faire sortir de cet état.

Pour rendre moins compliquée notre tâche, limitons notre examen au coin le plus brillant de cette exposition, et tout le monde a compris que nous voulons parler de celui où se rencontrent les Orchidées : c’est là, en effet, l’endroit où les visiteurs se pressent en plus grand nombre, c’est là que se voient les fleurs les plus belles et parfois les plus