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LE PROBLÈME DE LA CONSTITUTION DE L’ATOME

mique, lequel est toujours considérable ; que ce nombre est au contraire extrêmement restreint, au plus égal à six, dans l’hypothèse de l’atome rigide, puisque celui-ci est entièrement déterminé dans l’espace dès qu’on y fixe deux de ses points ou simplement son centre.


Si l’on met en regard ces deux hypothèses, il faut reconnaître qu’elles sont de valeur très inégale ; celle de l’atome rigide, si insuffisante et simpliste qu’elle paraisse, est encore la seule qui soit réellement d’accord avec l’expérience. Elle découle en effet directement de la théorie cinétique. Le principe de cette théorie une fois admis — et, depuis les remarquables travaux de M. J. Perrin, il est difficile de le mettre en doute — on peut regarder comme démontrée l’invariabilité de l’énergie contenue dans l’atome.

С’est un fait d’expérience que toute l’énergie fournie à un gaz pour élever sa température est employée, abstraction faite du travail extérieur, à augmenter la force vive de translation de ses molécules, le plus souvent aussi leur force vive de rotation, mais qu’il n’en pénètre aucune partie appréciable à l’intérieur de l’atome lui même. Ce fait est particulièrement évident pour les gaz monoatomiques, vapeur de mercure, hélium, argon, etc., pour lesquels la chaleur spécifique à volume constant se réduit à la variation de l’énergie moyenne de translation des molécules, c’est-à-dire à l’expression la plus simple de la variation de température. L’atome conserve intégralement son énergie interne ; il conserve aussi dans ce cas son énergie moyenne de rotation, ce qui semble indiquer qu’il est construit de façon symétrique autour de son centre de gravité, qu’il est assimilable à un solide parfaitement poli dont le centre de gravité coïnciderait avec le centre de figure, et dont le moment d’inertie serait le même relativement à toute droite passant par ce centre. [1]

Cette dernière condition n’est sans doute pas forcément remplie par tous les atomes (ainsi les atomes H, O, Az peuvent avoir simplement un axe de symétrie coïncidant avec celui des molécules H2, O2, Az2) il n’en est pas moins établi que dans chaque cas particulier la chaleur spécifique à volume constant se réduit très sensiblement à sa valeur théorique la plus

  1. Boltzmann, Leçons sur la théorie des gaz, traduction Gallotti et Bénard, II, p. 123.