Page:Scientia - Vol. X.djvu/224

Cette page n’a pas encore été corrigée
216
“SCIENTIA„

rable pendant la durée des âges géologiques. A l’objection que la vitesse d’action actuelle du frottement dû aux marées est trop lente pour produire un effet appréciable pendant les plus longues périodes de temps qu’on puisse imaginer, Sir Darwin répond qu’au début, l’effet de cette cause était beaucoup plus rapide qu’il n’est à présent quoique, même s’il en était aussi, il faudrait encore qu’une période de plusieurs millions d’années se fût écoulée depuis la « naissance de la Lune ».

On dit que les anciens Arcadiens se prévalaient de ce que leurs ancêtres vivaient déjà quand eut lieu l’apparition de la Lune. Si on l’admet, cela leur donnerait une généalogie dépassant de beaucoup l’imagination la plus riche (cinquante-sept millions d’années ! ).

Pour conclure, de même que nous trouvons des taches au Soleil, nous nous permettrons d’attirer l’attention de l’auteur sur un ou deux points qui, cependant, n’affectent en aucun façon, la validité de ses arguments. Il a soigneusement corrigé plusieurs inexactitudes plus ou moins importantes touchant l’analyse mathématique, mais d’un autre côté il a trop souvent fait usage de données quelque peu anciennes sur la foi de compilateurs assez peu soigneux.

La valeur de 10 heures 29 minutes adoptée pour la période de rotation de Saturne qui, sans qu’on sache comment ni pourquoi, état donnée et est encore quelquefois donnée dans tant d’ouvrages classiques de vulgarisation, est acceptée par lui, de même que le nombre de Kaiser (non corrigé de l’erreur de transcription résultant de ce qu’il a oublié de tenir compte du changement de style; voir Proctor’s Old and New Astronomy, p. 552) bien que la différence entre cette valeur et celle de Proctor, plus précise, soit de peu d’importance. D’autre part ( comme le font malheureusement beaucoup trop d’autres mathématiciens, hélas ! ) il s’est donné la peine de pousser les calculs à un degré de précision de beaucoup supérieur à celui qu’on ne peut garantir pour les données dont il s’est servi.

Les mesures sur la hauteur des marées sont faites et ramenées de façon à donner des valeurs à moins de 1/10,000 de pied (de m. 0,309) ou de 1/1,000 de pouce (de m. 0,025) et les temps, dont Sir G. Darwin lui-même remarque fréquemment l’incertitude, sont donnés à moins de d’heure ! Ceci rappelle trop l’habitude qu’ont certains calculateurs de donner comme résultats de leurs calculs les éléments des orbites de nouvelles comètes à moins de 1/10 de